Produits transformés et teneur en sucres : tout serait-il question de prix ?

C’est une forme de « double peine », dénonce l’association Foodwatch dans un article récent du Monde. Selon une enquête portant sur douze catégories d’aliments transformés (biscottes, pain de mie, conserves, pizzas, etc.), les produits les moins chers sont aussi ceux qui affichent les plus fortes teneurs en sucres ajoutés, favorisant la consommation de « sucres cachés » chez les consommateurs aux budgets les plus restreints. L’association a analysé plus de 460 références de produits issus de cinq des principales enseignes françaises de grande distribution. Dans la quasi-totalité des cas, les prix les plus bas sont issus des marques distributeurs, que les enseignes mettent souvent en avant comme produits d’appel. « La grande distribution se présente comme une alliée des consommateurs, en mettant en avant ses paniers premiers prix et ses marques distributeurs. Mais il est injustifiable que ses produits les moins chers soient aussi les plus sucrés, quand elle sait se passer de ce sucre ajouté pour ses gammes plus chères », regrette Audrey Morice, chargée de campagne chez Foodwatch.

Un enjeu de santé publique

Foodwatch prône la mise en place de mesures permettant de rendre les options alimentaires les plus saines accessibles à tous. « Les engagements volontaires des industriels ne suffisent pas. C’est un enjeu collectif de santé publique, plaide Audrey Morice. Il y a une transparence à faire sur la façon dont sont construits les prix et les marges de la grande distribution. Il faut des accords collectifs sur les quantités de sucres, de sel et de gras. Il faut une taxe renforcée sur les sodas et sur les produits transformés contenant des sucres ajoutés, en veillant à l’accompagner de mesures sur l’accessibilité pour ne pas pénaliser les plus précaires. »

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