Calcium & croissance
Le calcium est indispensable au fonctionnement du métabolisme osseux et musculaire. C'est le cas pour les adultes et davantage pour les enfants. Conseils pour ne pas en manquer tout en évitant le surdosage...
Le calcium est le minéral le plus abondant dans l’organisme. Il se trouve principalement dans le squelette où il joue un rôle clé dans la minéralisation et la structure des os. « Le calcium a un rôle fondamental dans la formation et la solidité des os et des dents. C’est pourquoi l’enfance et l’adolescence sont des périodes décisives au cours desquelles les apports en calcium doivent être suffisants pour permettre l’acquisition d’une masse osseuse suffisamment solide », confirme ainsi Nathalie Hutter-Lardeau, nutritionniste à la tête de l’agence Atlantic Santé.
Rappelons, par ailleurs, que le calcium est également nécessaire à de nombreuses fonctions biologiques telles que la contraction musculaire, la coagulation sanguine, la libération d’hormones ou encore l’activation d’enzymes.
Déficience en calcium : attention danger !
S’il est nécessaire d’assurer une couverture continue des besoins en calcium à tout âge, c’est durant l’enfance, lorsque se constitue le capital osseux, que celle-ci se révèle essentielle. Une réduction de la masse osseuse due à une insuffisance d’apport ou à une malabsorption du calcium peut effectivement entraîner des atteintes squelettiques et des fragilités osseuses secondaires, qui augmentent le risque de fractures.
Le calcium permet une minéralisation optimale du squelette, en particulier pendant les phases de croissance rapide. Selon son âge, les besoins de l’enfant sont de 400 à 800 mg par jour. Ils sont en général couverts par la consommation quotidienne d’au moins trois produits laitiers, par l’eau de boisson, par les légumes feuilles (épinards, choux, etc.) et les légumineuses (haricots secs, pois, lentilles, etc.). « Les produits laitiers sont les aliments les plus concentrés en calcium. Pour cette raison, les enfants doivent en consommer trois à quatre portions par jour, comme le recommande le PNNS* », explique Emma Belissa, diététicienne nutritionniste à Paris. Chez les adolescents, les besoins sont encore plus importants du fait de la puberté et de la croissance qui l’accompagne. Les apports nutritionnels conseillés sont alors similaires à ceux des adultes (soit 1 200 mg par jour).
Point trop n’en faut…
En cas de déficit d’apport en calcium, la calcémie (taux de calcium dans le sang) est autorégulée en allant puiser le calcium nécessaire directement dans le tissu osseux. À long terme, les symptômes d’un manque de calcium sont donc osseux : rachitisme, ostéoporose, risque de fracture accru, etc. La carence en ce minéral peut aussi engendrer des dérèglements de la thyroïde (hyperparathyroïdie) si elle est associée à un défaut d’apport en vitamine D.
A contrario, des apports excessifs en calcium peuvent conduire, chez des sujets sensibles, à une hypercalciurie, c’est-à-dire une forte teneur en calcium des urines pouvant favoriser la formation de calculs rénaux, ainsi qu’à une calcification de certains tissus rénaux (néphrocalcinose), risque pouvant être accru en cas d’excès d’apport en vitamine D. L’excès de calcium peut en outre également perturber l’assimilation d’autres nutriments tels que le magnésium, le zinc ou encore le fer. Enfin, un bon apport en vitamine D est essentiel pour permettre la fixation du calcium dans le tissu osseux.
Un enfant sur deux en manque de calcium
Selon une étude du Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie (CREDOC), près d’un enfant sur deux entre 6 et 10 ans ne comblerait pas ses besoins en calcium**. Ces carences s’expliqueraient notamment par le changement des habitudes alimentaires des enfants. Entre 3 et 5 ans, la qualité du régime alimentaire se détériore à cause du délaissement de certains produits frais dont le lait et le fromage, au profit d’autres produits (sandwichs, œufs, pizzas, frites, viennoiseries, sauces, etc.). Toujours selon le CREDOC, cette tendance se confirme entre 6 et 10 ans, période où les enfants se tournent davantage vers des produits transformés et plus riches en graisses saturées et se détournent des produits fruitiers (compotes et fruits frais) et des produits laitiers.
Les éventuelles carences des enfants en calcium peuvent également trouver leurs causes dans certains régimes alimentaires excluant les produits laitiers d’origine animale. Plusieurs pédiatres alertent sur la substitution du lait par des jus végétaux, ces derniers ne représentant pas une alternative au lait de vache, du fait de leurs faibles apports en calcium. Une information confirmée par les professionnels des produits laitiers. « Si les principales boissons végétales ressemblent visuellement à du lait de vache, elles sont loin d’avoir les mêmes qualités nutritionnelles, car leurs principaux composants sont mélangés à de l’eau et à d’autres ingrédients et additifs », avertit ainsi le Centre de Ressources et d’Informations Nutritionnelles, département santé de l’interprofession des produits laitiers (CERIN).
* Programme National Nutrition Santé ** Voir aussi notre rubrique Produits-Collectivités
Croissance : quel est le rôle exact des produits laitiers ?
Les mammifères que nous sommes dépendent dès leur naissance du lait maternel qui apporte au nourrisson les nutriments nécessaires à sa croissance. Après le sevrage, l’humain doit diversifier son alimentation afin de couvrir ses besoins nutritionnels qui varient en fonction de l’âge, du sexe, de l’activité physique, de l’état physiologique et de l’environnement de chaque individu.
Un rôle clé
“La croissance osseuse exige de bons apports en calcium, en protéines et en vitamine D couverts par la consommation de produits laitiers particulièrement riches en ces nutriments.
Mais quand on a atteint sa taille adulte, est-il toujours bénéfique de consommer des produits laitiers ? Si le calcium « joue un rôle clé dans la minéralisation et la structure du squelette, il est également nécessaire à de nombreuses fonctions biologiques telles que la contraction musculaire, la coagulation sanguine, la libération d’hormones ou encore l’activation d’enzymes » (source ANSES). Par ailleurs, la consommation alimentaire en sel des Français reste élevée et contribue par un jeu d’équilibre à une perte urinaire de calcium. Il est donc nécessaire d’assurer une bonne couverture des besoins en calcium tout au long de la vie.
Si les produits laitiers constituent une source calcique intéressante, il faut savoir que les aliments du monde végétal, particulièrement les légumes secs, les céréales, les légumes feuilles et les fruits à coque sont également riches en calcium. Enfin, rappelons qu’une activité physique quotidienne est aussi gage de la bonne santé osseuse.”