L'AFDN, 70 ans et beaucoup de projets…
À l’occasion des 62es Journées d’Études de l’AFDN, Ghislain Grodard-Humbert revient sur l’anniversaire et les projets de l’association pour 2025…
L’AFDN fête cette année ses 70 ans, pouvez-vous nous rappeler les grands traits de l’histoire de la fédération ?
Fondée en 1954, l’association s’est d’emblée fixée pour mission de promouvoir la reconnaissance et le développement de la profession de diététicien, en mettant l’accent sur la qualité de la formation, l’éthique professionnelle et la promotion de la santé par une alimentation équilibrée. Au fil des décennies, elle a ensuite œuvré pour l’intégration officielle du métier de diététicien dans le système de santé français. En entrant dans le nouveau millénaire, l’AFDN s’est attachée à développer des partenariats avec d’autres associations et institutions pour promouvoir une approche multidisciplinaire de la nutrition et de la santé publique. Elle est à l’origine en 2007 de la reconnaissance dans le Code de Santé Publique de la qualité de « professionnels de santé » au même titre que les médecins, infirmiers, etc. Aujourd’hui, elle rassemble plus de 2 500 membres et continue de défendre les intérêts de la profession.
Les anniversaires sont souvent l’occasion de faire des bilans, quel est celui de l’AFDN ?
L’un des succès majeurs de l’AFDN est la reconnaissance off icielle de la profession de diététicien. L’association se félicite d’avoir obtenu que les seuls diplômes reconnus par la loi pour exercer la profession soient le BUT et le BTS, en excluant des formations qui ne permettent pas d’acquérir les compétences fondamentales du métier. En outre, L’AFDN a toujours été un acteur de premier plan dans la promotion de la santé publique par la nutrition. Nous avons ainsi participé à la création des premiers forfaits donnant remboursement de consultation diététique. Enfin, pour répondre aux évolutions rapides des connaissances scientifiques et des pratiques professionnelles, l’AFDN a mis en place des programmes de formation continue qui vient compléter la formation apportée par notre congrès annuel, les « Journées d’Études ».
Les 62es Journées d’Études aborderont de nombreux thèmes notamment celui de la reconnaissance du rôle éducatif des diététiciens en milieu scolaire. Vous réclamez d’ailleurs depuis plusieurs années un statut de « diététicien scolaire » où en êtes-vous sur ce point ?
L’éducation à l’alimentation en milieu scolaire est un moyen efficace et rapide d’agir pour la santé des jeunes populations pour lutter contre l’épidémie non jugulée de surpoids et d’obésité. C’est pour cette raison que l’AFDN a proposé de formuler la recommandation de créer un nouveau statut de « diététicien scolaire ». Dans ce cadre, le diététicien scolaire, en étant référent dans plusieurs établissements du tissu territorial et/ou régional, pourrait par exemple contribuer à garantir l’équilibre et la qualité nutritionnels en restauration scolaire selon les cadres réglementaires et les recommandations en vigueurs, participer aux politiques territoriales sur ces sujets ou encore conseiller les parents. Ces missions devront encore être précisées, mais un nouveau statut de diététicien scolaire pourrait signifier une reconnaissance forte de l’expertise du diététicien nutritionniste dans le champ de la santé publique.
Enfin, quels sont les projets de l’AFDN pour 2025 ?
Nos objectifs pour 2025 sont ambitieux mais essentiels. Il s’agira tout d’abord de mettre en place des partenariats avec les associations de patients, ceci afin de développer des synergies et positionner d’autant mieux les patients au centre de nos questionnements et réflexions. Par ailleurs, de nombreux protocoles de coopérations locaux mobilisant des diététiciens ont vu le jour en France permettant aux professionnels de prescrire des compléments nutritionnels oraux ou des supplémentations spécifiques dans le cadre de maladies rénales, des bilans biologiques, etc. C’est pourquoi nous souhaitons ces prochains mois travailler à un état des lieux de ces protocoles. 2025 sera également pour nous l’occasion de réfléchir à la création d’un ordre professionnel et à un code de déontologie, ceci afin d’encadrer davantage les pratiques et le cas échéant de sanctionner celles jugées déviantes.