Une nouvelle méthode pour enquêter sur l’origine des listérioses
Bien que rare, la listériose est la deuxième cause de décès d’origine alimentaire en France. Un nouveau test permet d’en identifier l’origine pour 10 € et en mois d’une journée.
Il était déjà possible d’analyser l’origine de listérioses, cependant l’Anses, en collaboration avec des laboratoires en charge de la sécurité sanitaire des aliments de plusieurs pays européens, a mis au point un test PCR permettant d’identifier rapidement et pour un faible coût les souches de Listeria monocytogenes. Ce test a déjà été utilisé dans plusieurs pays pour investiguer l’origine de cas humains de listériose. Ce dépistage est essentiel pour protéger les personnes fragiles (immunodéprimées ou femmes enceintes) et pour éviter des intoxications qui peuvent durer des années dans une usine de production agro-alimentaire où la contamination n’est pas traitée. Car la bactérie Listeria monocytogenes, peut être présente dans l’environnement, mais également se trouver dans des aliments tels que la charcuterie cuite, les fromages ou les poissons fumés.
Rapide et peu coûteux
La méthode habituelle de dépistage, le MultiLocus Sequencing Typing (MLST) requière 3 à 5 jours d’analyse et 150 € par souche. Le nouveau test, qui repose sur la détection de séquences d’ADN caractéristiques de chaque groupe de souches, permet d’identifier les 30 d’entre eux les plus couramment trouvés dans l’alimentation en Europe, pour 10 € et en une journée seulement. Des gains qui peuvent s’avérer essentiels pour des pays qui n’ont pas les moyens financiers de faire des séquençages de génomes complets en routine ou lorsqu’il faut analyser un grand nombre d’échantillons et qu’une pré-sélection est nécessaire.
Cette nouvelle méthode a fait l’objet d’une publication dans la revue Microbiology Spectrum en mai dernier.