Toxicité des protéines : de nouvelles pistes pour évaluer les risques…
Que ce soit via notre alimentation ou notre environnement, nous pouvons être exposés à de nouvelles protéines, dont il faut évaluer le risque pour notre santé. Explications avec Kevin Hogeveen, toxicologue au sein du Laboratoire de Fougères et coordonnateur du projet Protox visant à proposer une stratégie pour déterminer la toxicité des protéines.
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En quoi a constitué votre travail ?
Kevin Hogeveen : Suite à une revue de la littérature et des bases de données disponibles sur les protéines, nous avons recensé 7 000 protéines potentiellement toxiques. Nous les avons regroupées par type de mécanisme de toxicité et par lien de parenté entre organismes vivants producteurs de ces protéines. Les groupes proches génétiquement ont souvent des mécanismes de toxicité similaires. Ces mécanismes de toxicité sont divers : génération de la mort cellulaire, induction de stress oxydant [agression des molécules cellulaires par oxydation], blocage des canaux ioniques essentiels au bon fonctionnement des cellules, etc.
Quelle approche proposez-vous ?
KH : Nous avons proposé une stratégie en plusieurs étapes. La première est une évaluation in silico de la protéine, c’est-à-dire obtenue par des analyses informatiques. Il s’agira de comparer la structure de la nouvelle protéine à celles de protéines connues pour être toxiques. On pourra ainsi estimer la probabilité qu’elle soit toxique et, si c’est le cas, quel mécanisme devrait être testé en priorité. Par ailleurs, si la protéine vient d’une espèce déjà connue pour produire des composés toxiques, cela incitera aussi à évaluer la nouvelle protéine. La deuxième étape se base sur des tests in vitro. Le nombre de tests et leur spécificité dépendront des informations déjà disponibles : si un mécanisme de toxicité probable a été identifié, la batterie de tests in vitro privilégiera celui-ci. Si aucune information n’existe, tous les mécanismes d’action possibles devront être testés.
Quelle suite est prévue pour vos travaux ?
KH : Il est encore trop tôt pour savoir si la stratégie proposée pourra être adoptée dans la réglementation européenne pour évaluer la toxicité des protéines. Néanmoins, elle sera intégrée à la stratégie existante, utilisatrice de tests sur animaux, pour comparer l’efficacité des deux stratégies.
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