Sport ou grignotage ? Pourquoi le cerveau humain hésite…

L'orexine, une substance chimique présente dans le cerveau, jouerait un rôle crucial lorsqu’il s’agit de choisir entre sport et nourriture. Explications…

Par Laurent Feneau, publié le 05 septembre 2024

Sport ou grignotage ? Pourquoi le cerveau humain hésite…

La plupart d’entre nous ont probablement déjà décidé une fois ou même plusieurs fois de ne pas faire d’exercice au profit de l’une des nombreuses tentations gourmandes de la vie quotidienne. Selon l’Organisation mondiale de la santé, 80 % des adolescents et 27 % des adultes ne font pas assez d’exercice. Et l’obésité augmente à un rythme alarmant, non seulement chez les adultes, mais aussi chez les enfants et les adolescents. « Malgré ces statistiques, de nombreuses personnes parviennent à résister aux tentations constantes et à faire suffisamment d’exercice », explique Denis Burdakov, professeur de neurosciences à l’ETH Zurich. « Nous voulions savoir ce qui, dans notre cerveau, nous aide à prendre ces décisions » ajoute-t-il. 

Vers une stratégie plus efficaces pour lutter contre l’épidémie mondiale d’obésité ?

Dans leurs expériences sur les souris, Denis Burdakov et son équipe de chercheurs ont pu montrer que l’orexine joue un rôle clé dans ce processus. Les scientifiques ont tout d’abord comparé différents groupes de rongeurs : un groupe composé de souris normales et un groupe dont le système d’orexine était bloqué, soit par un médicament, soit par une modification génétique de leurs cellules. Il apparait ainsi que sans orexine, les souris abandonnent l’exercice au profit de la nourriture. Les chercheurs de l’ETH s’attendent à ce que l’orexine soit également responsable de cette décision chez l’homme, les fonctions cérébrales impliquées étant connues pour être pratiquement les mêmes chez les deux espèces. « Si nous comprenons comment le cerveau arbitre entre la consommation d’aliments et l’activité physique, nous pourrons élaborer des stratégies plus efficaces pour lutter contre l’épidémie mondiale d’obésité et les troubles métaboliques qui y sont liés », conclut Peleg-Raibstein, chef de groupe à l’ETH Zurich.

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