Sport et alimentation durable sont-ils compatibles ?

La pratique d’un sport à bon niveau implique une alimentation adaptée, les apports en énergie, en macronutriments et en micronutriments étant des déterminants clés de la performance. Mais quid de la durabilité de ce type d’alimentation ?

Par Laurent Feneau, publié le 01 août 2024

Sport et alimentation durable sont-ils compatibles ?

Des chercheuses françaises* ont examinées la question de l’impact d’un régime alimentaire durable sur la performance des sportifs de bon et haut niveau. La durabilité alimentaire est souvent associée à la diminution de la part animale dans la ration au profit de protéines végétales. En raison de leur profil d’acides aminés incomplet mais également de leur digestibilité plus faible, le potentiel anabolique des protéines d’origine végétale est inférieur à celui des protéines d’origine animale. Les autrices rapportent malgré cela les résultats de deux études ayant montré que les mélanges de protéines animales et végétales peuvent être aussi efficaces que les protéines animales de haute qualité pour augmenter la synthèse des protéines musculaires pendant la récupération après l’exercice ; suggérant qu’il est possible de réduire la part animale par des associations astucieuses de protéines végétales et animales.

Sport & végétarisme

Elles rappellent ensuite que des travaux menés aux Etats-Unis indiquent que la prévalence de végétariens serait plus élevée chez les coureurs d’endurance que dans la population générale. Enfin, concernant, les lipides et notamment les acides gras oméga-3 très prisés des sportifs, les chercheuses indiquent que les huiles végétales riches en acide linoléniques (huile de lin, chia, cameline) montrent un taux faible de conversion de l’acide alpha-linolénique en acides gras polyinsaturés à longues chaînes. La consommation exclusive d’oméga-3 sous cette forme ne semble donc pas adaptée dans le cadre de l’alimentation du sportif pour couvrir l’ensemble de ses besoins. À l’inverse, les algues semblent être une source potentiellement intéressante. 

Pour conclure, les chercheuses rappellent que des apports en micronutriments excédant le besoin nutritionnel ne favorisent pas la performance, et pourraient même la réduire en cas d’apports excessifs sous forme de compléments alimentaires.

* GONCALVES, A. & FEILLET-COUDRAY, C. Activité physique, sport et alimentation durable(s). Cahiers de nutrition et de diététique, 2024, doi: 10.1016/j.cnd.2024.05.003. 

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