Nutri-Score, la bataille continue

Il y a un mois, le magazine Que choisir publiait une étude montrant l’inefficacité de l’indicateur nutritionnel dans un contexte de volontariat des marques. Et demandait à la France de se mobiliser pour prôner son caractère obligatoire auprès des autorités européenne. Cette semaine ce ne sont pas moins de 320 scientifiques et professionnels de santé issus des 27 pays de l’Union européenne qui demandent à Bruxelles d’élargir l’utilisation du logo à l’ensemble de l’Europe, comme cela avait été prévu en 2021. Or, la proposition d’harmonisation aurait déjà dû être présentée par la Commission et risque de devoir attendre la prochaine législature…

Des voix dissonantes

Selon les signataires, les raisons de cette lenteur pourraient se trouver dans l’énergie, largement médiatisée, dépensée par certains politiques et industriels pour décrédibiliser le Nutri-Score. En effet, des pays comme l’Italie, des lobbys de l’industrie agroalimentaire et des syndicats agricoles n’ont pas ménagé leur peine pour faire pression contre une plus grande transparence nutritionnelle. Car, si 950 marques ont déjà accepté le Nutri-Score, la plupart des plus grands groupes refusent de le mettre et empêchent par là même le consommateur de choisir en connaissance de cause. 

C’est pour lutter contre les fake news et afin de synthétiser les nombreux articles publiés jusqu’à aujourd’hui par les revues scientifiques sur le Nutri-Score que les 320 scientifiques ont produit le rapport de 60 pages remis à la Commission. Espérons qu’à Bruxelles il sera lu rapidement, et qu’une proposition législative sera faite avant les élections européennes de 2024…