« Nouveaux OGM » : l’Anses recommande une règlementation adaptée
Alors que la règlementation sur les NTG*, ces « nouveaux OGM », est débattue à Bruxelles, l’Anses recommande une évaluation des risques aux antipodes de l’assouplissement défendu par la France…
Les nouvelles techniques génomiques (NTG) offrent de nouvelles perspectives en termes de sélection de variétés de plantes cultivées. Elles sont apparentées aux OGM mais s’en distinguent néanmoins. Pour cette raison, la Commission européenne a lancé une initiative stratégique d’adaptation du cadre règlementaire actuel des OGM aux spécificités de ces nouvelles plantes. L’Anses a, dans ce cadre, mené une expertise afin d’éclairer les autorités et parties prenantes sur les enjeux liés à leur utilisation. L’agence a notamment développé deux points : les méthodes d’évaluation des risques sanitaires et environnementaux de certaines des plantes et les enjeux socioéconomiques qui leur sont associés.
Un débat nécessaire
Or, ce travail d’expertise montre que les controverses s’avèrent nombreuses sur les plantes et produits issus des NTG. De plus, il met en évidence la nécessité de reconsidérer les modèles de production agricole et la place des technologies génomiques dans un objectif de transition agroécologique. Ainsi que l’exprime Brice Laurent, directeur sciences sociales, économie et société à l’Anses : « Modifier la réglementation pour tenir compte des NTG engage des choix de société car différents impacts économiques et sociétaux sont aussi dans la balance. Ce travail d’expertise de l’Anses permet d’identifier toutes les questions qu’il faut se poser afin de garantir une mise en débat la plus ouverte et éclairée possible. » Soit une position divergente de celle défendue par la France à Bruxelles, à savoir dispenser d’office des plantes NTG portant moins de vingt modifications génétiques et répondant à des objectifs de durabilité, d’évaluation des risques, de traçabilité et d’étiquetage…
*NTG : nouvelles techniques génomiques