Nitrites dans les charcuteries, la réponse du gouvernement
En juillet dernier, l’Anses a rendu un avis qui confirmait le lien existant entre la consommation de nitrites dans des viandes transformées et le développement de cancers – notamment colorectal. La réponse du gouvernement était impatiemment attendue.
Dévoilée le 27 mars dernier, celle-ci a pris la forme d’un plan d’action en trois phases émanant des ministères de la santé et de l’agriculture. Il prévoit tout d’abord une baisse (voire une suppression) d’additifs conservateurs a minima de 20 à 25 % d’ici la fin du mois d’avril dans certains aliments tels que les jambons, saucisses de porc à griller, pâtés et lardons. Ensuite, dans les six à douze mois qui viennent, ce sont d’autres catégories d’aliments tels que les andouillettes et les rillettes qui doivent voir leur teneur réduite. Enfin, d’ici à cinq ans, il s’agit de trouver des solutions visant à accentuer la trajectoire de diminution / suppression des nitrites dans les produits carnés.
Des mesures trop frileuses ?
Les élus, associations de patients et des consommateurs espéraient une interdiction pure et simple des additifs E249, E250, E251 et E252. Ainsi, une pétition lancée de 2019 par Foodwatch, la ligue contre le cancer et Yuka avaient réuni un demi-million de signatures. Aussi, ces derniers regrettent-ils que le gouvernement se contente de réductions sur la base d’engagements volontaires des industriels, sans légiférer ou prendre de décision réglementaire. Ils rappellent que 4000 nouveaux cas de cancers par an pourraient être évités par la suppression de ces additifs, en appliquant la mesure précaution inscrite dans la Constitution.