Maladie cœliaque, les nouveaux enjeux
Si maladie de Crohn et maladie cœliaque présentent des symptômes similaires telles que douleurs abdominales, diarrhée ou encore perte de poids, elles ont des causes et des traitements différents.
Le fait qu’elles constituent deux affections intestinales chroniques distinctes, n’empêche toutefois pas les chercheurs d’établir des liens entre elles. Ainsi, selon une étude récente publiée dans la revue médicale Alimentary Pharmacology & Therapeutics, jusqu’à 6 % des patients atteints de la maladie de Crohn peuvent également avoir la maladie cœliaque, ce qui est nettement supérieur à la prévalence de 1 % observée dans la population générale. Ces chiffres suggèrent que les deux maladies sont étroitement liées et peuvent souvent coexister. Un lien que viennent souligner d’autres recherches, notamment celle effectuée par les deux chercheuses canadiennes Ines Pinto-Sanchez et Elena Verdú.
Une méta-analyse
Ces dernières ont réalisé une revue systématique et une méta-analyse de toutes les études publiées à ce jour. Des travaux qui ont nécessité environ un an de travail acharné de la part des scientifiques, aidées et guidées dans leurs efforts par les membres du conseil d’administration de la Société pour les études sur la maladie cœliaque (Society for the Studies of Celiac Disease). Sans hésitations aucunes, cette étude confirme, elle aussi, qu’il y a un risque accru de maladie cœliaque chez les patients atteints de la maladie de Crohn ou de la colite. Une conclusion qui amène bien sûr d’autres questions… Les personnes atteintes de MICI et de maladie cœliaque peuvent-elles bénéficier d’un régime sans gluten ? Le fait d’être atteint de la maladie cœliaque affecte-t-il l’absorption des médicaments contre les MICI ? Faut-il dépister la maladie cœliaque chez les personnes atteintes de MICI… Autant de questions auxquelles il faudra répondre ces prochains mois, si l’on veut progresser dans la prise en charge de ces deux affections intestinales chroniques.