Le pouvoir anti-inflammatoire des levures alimentaires pour l’intestin
Les levures sont utilisées depuis des centaines – voire des milliers – d’années pour la production de différents aliments. Or, si l’on savait déjà qu’elles ont une influence sur notre microbiote intestinal, une nouvelle étude montre que deux d’entre elles ont un effet anti-inflammatoire sur l’intestin.
La composition du microbiote est fortement influencée par l’alimentation, qu’il s’agisse des bactéries ou de ces populations de champignons microscopique que sont les levures. De plus, le microbiote joue un rôle dans différentes pathologies humaines, parmi lesquelles les inflammation chroniques de l’intestin. Or, si l’on connaît de longue date les vertus des levures sur l’organisme, les résultats d’une récente étude, menée par Inrae, en collaboration avec IFF et l’AP-HP, publiés dans le dernier numéro de mSystems, montrent que deux levures couramment utilisées en agroalimentaire ont un effet anti-inflammatoire sur l’intestin. Les scientifiques ont étudié leurs effets sur des modèles cellulaires et sur des souris servant de modèle d’inflammation intestinale proche de la rectocolite hémorragique, l’une des deux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) connues.
Dans des produits issus de l’agro-industrie
Résultat, les deux levures en question, Cyberlindnera jadinii et Kluyveromyces lactis, que l’on trouve notamment dans des fromages tels que le brie, le pecorino ou le munster s’avèrent réduire la sensibilité à l’inflammation intestinale de la souris. La première, notamment, aiderait au développement de bactéries aux effets bénéfiques pour le microbiote. Il est intéressant de noter que ces levures, utilisées de longue date pour la fermentation des aliments, sont ajoutées en grande partie dans les produits issus de l’industrie. Elles servent, en effet, à développer des arômes, à former de la croûte, à produire des aliments fermentés ou encore à des fins de biocontrôle. Par conséquent cette étude, qui demande à être approfondie, ouvre de nouvelles perspectives dans l’étude d’un corpus immense riche de milliers de micro-organismes.