La réponse immunitaire anti-tumorale après une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques est influencée par la composition du microbiote digestif
Des équipes du service d’hématologie greffe de l’hôpital Saint-Louis AP-HP, d’Université Paris Cité, de l’Inserm, d’INRAE et de l’université de Genève viennent de publier les résultats d’une étude relative aux effets des modifications du microbiote digestif sur le système immunitaire des patients allogreffés de cellules souches hématopoïétiques.
L’efficacité de l’allogreffe de cellules souches hématopoïétiques (CSH) – cellules précurseuses de toutes les cellules du sang – pour traiter des cancers hématologiques n’est plus à prouver. Par contre, la rechute de ces hémopathies malignes reste la première cause de décès dans les cinq ans qui suivent une allogreffe, ainsi que l’a montré en 2017, l’étude ALLOZITHRO, promue par l’APHP. Les échantillons alors collectés sur 55 patients recevant de l’azithromycine – un antibiotique de type macrolide – ont été conservés et viennent de faire l’objet d’une recherche complémentaire, publiée le 17 juillet dans la revue Cell Host ans Microbe. Le but de cette dernière étant de déterminer si la prise d’azithromycine est associée à des modifications du microbiote digestif et donc possiblement à des modifications de la réponse immunitaire anti-tumorale.
Des liens avec le microbiote digestif
Pour y parvenir, les chercheurs ont classifié les populations bactériennes composant le microbiote digestif de ces patients afin de démontrer que certaines espèces bactériennes étaient spécifiquement associées à une signature métabolique et immunitaire particulière. Certaines compositions bactériennes ont alors pu être associées soit à la rechute soit à la rémission complète, un an après la greffe.
Ces résultats montrent ainsi que les communautés microbienne et virale du microbiote digestif peuvent être influencées par la prise d’un antibiotique comme l’azithromycine, ce qui peut impacter directement la capacité du système immunitaire à lutter efficacement contre des cellules cancéreuses. Ces données ouvrent la voie vers des thérapies visant à moduler la composition du microbiote digestif pour la prévention des rechutes après une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques.