Intolérance au lactose et microbiote : de nouvelles perspectives…
L’adaptation du microbiote intestinal pourrait permettre aux intolérants de consommer davantage de produits laitiers.
70 % de la population adulte dans le monde n’exprime pas le gène de la lactase, enzyme située dans l’intestin grêle et nécessaire à la digestion du lactose. Chez ces personnes qui ont le génotype LNP ou lactase non-persistent, la consommation des produits laitiers peut être suivie de troubles gastro intestinaux (diarrhées, douleurs abdominales et flatulences) liés à l’excès de lactose non digéré dans l’intestin. Il est admis et démontré que la majorité des individus LNP peuvent consommer environ 12 g de lactose par prise alimentaire (l’équivalent de 250 ml de lait) sans présenter d’inconfort digestif, en particulier lorsque cette consommation est associée à d’autres aliments. Une explication possible étayée par des études in vitro et in vivo serait l’adaptation du microbiote intestinal et l’enrichissement en bifidobactéries induits par des prises répétées de produits laitiers.
Le signe d’une adaptation du microbiote ?
Une récente étude prospective incluant 25 adultes porteurs du génotype LNP tend à montrer que l’augmentation des niveaux de bifidobactéries au cours d’une consommation répétée et progressive de lactose pourrait être le signe d’une adaptation du microbiote intestinal. Les bifidobactéries métabolisent le lactose sans produire de gaz, réduisant ainsi potentiellement les douleurs abdominales et flatulences chez les individus présentant le génotype LNP. Dans cette étude les individus porteurs du génotype LNP ont bien toléré un apport quotidien équivalent à 2 verres de lait, lorsque celui-ci a été introduit progressivement en amont. À suivre donc…
Références : Lonneke JanssenDuijghuijsen, et coll. Changes in gut microbiota and lactose intolerance symptoms before and after daily lactose supplementation in individuals with the lactase nonpersistent genotype. The American Journal of Clinical Nutrition,2023,ISSN 0002-9165,https://doi.org/10.1016/j.ajcnut.2023.12.016