Hépatite C & cancers

D’après les recherches de l’équipe Inserm de l’université de Strasbourg, le virus de l’hépatite C entraînerait des cancers en déréglant l’horloge biologique du foie.

Par Laurent Feneau, publié le 10 octobre 2024

Hépatite C & cancers

Le fonctionnement de notre organisme est régulé de façon cyclique sur une période d’environ 24 heures. Ce rythme biologique, aussi appelé « rythme circadien ». À l’Institut de recherche en médecine translationnelle et maladies hépatiques (ITM) de Strasbourg, l’équipe Inserm dirigée par Thomas Baumert, en collaboration avec d’autres laboratoires, a évalué l’impact de l’infection par le virus de l’hépatite C (VHC) sur le fonctionnement circadien du foie et ses conséquences cliniques éventuelles. Pour effectuer ce travail, les chercheurs ont développé un modèle de souris porteuses de cellules hépatiques humaines.

Vers de nouvelles stratégies préventives

« Il s’agit d’un modèle animal unique, qui nous a permis de décrire le fonctionnement circadien du foie humain et d’évaluer l’impact de l’infection au VHC sur celui-ci », précise Thomas Baumert qui dirige l’équipe de chercheurs. Et de préciser, « les résultats mettent en évidence le rôle largement sous-estimé du biorythme dans la progression de la maladie hépatique et du cancer en cas d’infection au VHC. Ils révèlent des mécanismes par lesquels ce virus provoque ces complications, ouvrant la voie à de nouvelles stratégies préventives ou thérapeutiques ». Dans cet esprit, les chercheurs ont mis en évidence, à partir des données de patients, une signature d’expression génique associée au risque de développer un cancer du foie en cas d’infection au VHC. Une découverte qui ouvre de nouvelles perspectives pour la prévention du cancer du foie chez les personnes infectées par le VHC et une première étape vers une prise en charge plus personnalisée des patients.

Source : Mukherji et coll. An atlas of the human liver diurnal transcriptome and its perturbation by hepatitis C virus infection. Nature Communications du 29 auôt 2024 ; Doi : 10.1038/s41467-024–516988

Dans la même rubrique