Empreinte carbone de l’élevage : quelles solutions ?
Avec 20 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) françaises, l’agriculture – et l'élevage – est le deuxième secteur le plus émetteur. La question de son impact sur le climat et des moyens de le réduire revient dans le débat public, après la tenue du Salon de l’agriculture.

La réduction des activités agricoles liées à l’élevage pourrait libérer des surfaces importantes. Si elles sont dédiées à la régénération naturelle des écosystèmes – et notamment à du reboisement, les surfaces libérées permettraient de capter et stocker des quantités additionnelles conséquentes de carbone. D’autres approches doivent également être considérées : taxer la consommation des produits issus de l’élevage, ou réguler l’occupation des terres et diminuer les surfaces dédiées à l’élevage en rachetant des terres agricoles pour en faire des réserves naturelles, comme au Danemark. Le gouvernement danois prévoit ainsi de reboiser 250 000 hectares de terres d’ici à 2045, de mettre en réserve 140 000 hectares de plaines d’ici 2030 et de racheter certaines exploitations agricoles pour réduire les émissions d’azote.
Quid du bien être animal ?
Mais la comparaison des différentes options donne l’avantage à une taxe à la consommation. Celle-ci a le mérite d’affecter à la fois la production domestique et les importations, et de limiter les effets indésirables de délocalisation de la pollution. Bref, la réduction des émissions de GES agricoles est un enjeu essentiel pour la transition climatique, d’autant plus que l’agriculture est en compétition avec les forêts pour l’usage des sols. Si la mise en place d’une taxe sur les produits de l’élevage demeure difficile à envisager techniquement et politiquement, le développement de réserves naturelles pourrait constituer une voie plus consensuelle. Quant au bien-être animal, la réduction de la consommation va dans le bon sens, mais l’intensification de la phase d’engraissement des animaux par la complémentation avec des concentrés devrait être faite sans compromis sur les conditions de vie des animaux. Une telle transition nécessiterait toutefois une concertation étroite avec les acteurs du secteur agricole pour garantir son acceptabilité et l’efficacité de sa mise en œuvre.
Lire l’article dans son intégralité