Diabète dans le monde : de nouvelles modélisations alarmantes
La revue scientifique médicale britannique The Lancet vient de publier de nouvelles études relatives au diabète et à la menace qu’il représente. Avec une perspective de 1,3 milliard de malades à horizon 2050, celles-ci sont pour le moins alarmantes.
En plusieurs articles et différents angles d’approche, The Lancet fait le point sur le diabète (notamment de type 2 qui touche 96% des malades), qu’il s’agisse de sa progression depuis quelques décennies, des perspectives d’augmentation dans les années à venir, de sa prévalence par zone géographique ou classe d’âge. On y apprend notamment, grâce à l’Institute of Health Metrics and Evaluation (Seattle), que de 1990 à 2021, la part de malades au niveau mondiale est passée de 3,2 % à 6,1 % de la population globale. Et qu’à ce rythme la prévalence devrait atteindre 9,8 % en 2050… Autrement dit 1,3 milliard de malades. Il apparaît également qu’aux Etats-Unis les sujets les plus jeunes, jusqu’alors relativement épargnés, ont vu leur nombre doubler en 20 ans.
Le reflet d’inégalités sociales et raciales
D’autre part, les études sont claires, si la dimension héréditaire existe, le diabète est également lié à des facteurs tels qu’un indice de masse corporelle élevé, une alimentation déséquilibrée, une activité physique insuffisante ou un environnement pollué. Et il est également le reflet d’inégalités sociales et raciales, tant du fait d’une alimentation de mauvaise qualité due à des revenus trop faibles, qu’à un mauvais accès au dépistage et au soins innovants. Si l’exemple américains est frappant (12,1 % de prévalence chez les blancs de plus de 20 ans contre 22,1 % des Hispano-Américains, 20,4 % des Noirs Américains ou 19,1 % des Américains d’origine asiatique), toutes les régions du globe sont concernées. Ainsi la France voit sa prévalence de 5 % en métropole grimper à 14 % à La Réunion, 11 % en Guadeloupe et 10 % en Martinique. Or les prix alimentaires sont de 20 à 30 % supérieurs dans les départements d’Outre-mer.
Il apparaît donc que toute diminution conséquente du nombre de personnes atteintes nécessiterait de prendre en compte ces différents facteurs. Soit une action tout aussi considérable qu’indispensable.