Allergies et étiquetage ne font pas bon ménage…
Une nouvelle étude montre les limites de l’étiquetage des aliments en magasins dans la lutte contre les allergies alimentaires.
Dans l’Union Européenne (UE), il est obligatoire d’étiqueter les produits alimentaires contenant les 14 principaux allergènes, y compris avec la mention : « peut contenir des traces de » ou « fabriqué dans un environnement où l’allergène est traité ». Un étiquetage raisonnable des allergènes nécessite la connaissance des doses-seuils définies par les tests de provocation par voie orale (TPO) dans la population. Une étude récente s’est donnée pour objectif d’évaluer la distribution des doses-seuil des allergènes qui doivent obligatoirement figurer sur les étiquetages chez les patients atteints d’allergies alimentaires (AA).
Des seuils de tolérance élevés
Les chercheurs ont analysé tous les TPO ouverts et les TPO en double aveugle (TPODA) contrôlées par placebo effectués dans le Centre d’allergie de l’hôpital universitaire d’Odense, au Danemark. Parmi 2 612 TPO chez 1 229 patients (717 hommes, 986 enfants), 38 (1,5 %) ont réagi à moins de 5 mg de protéines. La majorité des patients les plus sensibles ont réagi avec un score de sévérité de Sampson de 2 à 3. Seuls 5 groupes (œufs de poule, poisson, arachide, lait, fruits à coque) ont suscité des réactions après l’ingestion de 0,5 mg de protéine, et cela à de faibles fréquences dans la population. Cette étude démontre que la majorité des patients atteints d’AA tolère des traces d’allergènes alimentaires sans développer de symptômes et de signes graves d’allergie. L’œuf de poule est l’aliment le plus susceptible de provoquer des réactions à très faible dose chez les individus les plus sensibles. La tâche est dualiste : d’un côté, il faut protéger les très rares patients très sensibles et de l’autre côté, éviter d’appliquer des restrictions inutiles aux patients moins sensibles, ce qui pourrait affecter leur qualité de vie de manière significative.