Faim et mauvaise humeur : un phénomène de cause à effet ?

Qui n’a jamais, par exemple, tenu des paroles impudentes parce qu’il était l’heure du déjeuner et qu’il n’avait pas encore mangé en raison d’une réunion de travail qui se prolongeait ? Il faut savoir que le glucose est la principale source d’énergie des cellules qui composent tous nos organes. Si le cerveau ne reçoit pas suffisamment de glucose, nous nous sentons faibles, irritables, étourdis et avons du mal à nous concentrer. Ce sont là quelques-uns des symptômes qui nous signalent qu’il faut manger pour rétablir le taux de sucre dans le sang. Celui-ci sert d’autoroute aux différents nutriments pour atteindre leur destination : les cellules disséminées dans notre corps. Dans cette situation, une cascade de réactions physiologiques se produit.

La faim affecte le fonctionnement du cerveau

Pour augmenter le taux de sucre, le cortisol (hormone associée au stress) favorise un processus appelé gluconéogenèse. Celui-ci repose sur la production de glucose à partir de la dégradation d’acides gras et de protéines stockés dans le foie. Ce processus fournit rapidement de l’énergie à l’organisme.

La présence de cortisol dans le sang pendant les états caractérisés par la faim affecte le fonctionnement du cerveau, en agissant comme une sorte de marionnettiste. Il modifie les niveaux de neurotransmetteurs tels que la dopamine et la sérotonine, qui sont liés aux émotions positives et à la perception du stress. Conséquence de ces effets combinés : lorsque nous avons faim, nous nous sentons plus irritables ou en colère que d’habitude.

Liliya Kazantseva, Investigadora científica, Instituto de Investigación Biomédica de Málaga (IBIMA)