Cancer, vitamine D et microbiote

Les résultats d’une étude publiés dans Science* par des chercheurs britanniques révèlent les mécanismes sous-jacents qui peuvent expliquer ces effets. À travers une série d’expériences chez la souris, ils montrent qu’une augmentation de la disponibilité de la vitamine D pour les tissus – par exemple en augmentant les taux circulants via une supplémentation du régime alimentaire – augmente la résistance des animaux à des tumeurs induites ou leur réponse à l’immunothérapie.

Un rééquilibrage de la composition bactérienne

Les chercheurs sont parvenus à montrer que lorsque la vitamine D se lie aux récepteurs VDR**des cellules de l’épithélium intestinal, l’expression génétique de ces cellules est modifiée, et par conséquent, les métabolites qu’elles sécrètent dans la lumière intestinale le sont également. Ces modifications de la niche écologique induisent un rééquilibrage de la composition bactérienne, avec deux espèces particulièrement touchées : Bacteroides fragilis se développe au détriment de Prevotella brevis.

Il reste à élucider comment B. fragilis module l’immunité de l’hôte afin de la rendre plus efficace dans sa lutte contre les tumeurs.

 

* Giampazolias E, Pereira da Costa M, Lam KC et al. Vitamin D regulates microbiome-dependent cancer immunity. Science. 2024 Apr 26;384(6694):428-437. doi: 10.1126/science.adh7954.

** Le récepteur de la vitamine D (VDR) est une protéine de la superfamille des récepteurs nucléaires liant naturellement la vitamine D