Vos rencontres annuelles commencent bientôt. En 2023, vous continuez, pour la 2^e fois, à accorder une plus grande place aux communications orales. Une autre nouveauté concerne le prix étudiant Anne-Marie Dartois. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Le prix étudiant Anne-Marie Dartois a été mis en place en 2017 pour récompenser le travail des jeunes diplômés en diététique. Il est valorisé lors de nos Journées d’Études (JED). Pour cette édition, nous avons défini deux grandes thématiques, au plus près du terrain d’action du diététicien. Il s’agira de primer deux étudiants de la promotion 2022 sur leur travail de présentation d’un cas clinique en milieu thérapeutique, ou bien sur une action d’éducation nutritionnelle. La présentation doit être transcrite en un article scientifique, dans lequel l’ensemble du professionnalisme technique, holistique et humaniste de notre métier devra transparaître.

Cette édition 2023 des JED fait la part belle aux thématiques de la santé globale (végétalisation de l’assiette, etc.) et du traitement du diabète. Quels sont vos partenariats ou événements sur ces questions ?

L’AFDN conduit plusieurs actions pour promouvoir le rôle des diététiciens dans la révolution alimentaire qu’est la végétalisation des assiettes. Nous déplorons que la question soit superficiellement abordée pendant le cursus de formation. Pour les aider à se former et à se positionner, nous avons mis en place plusieurs supports en ligne, tels des webinaires dédiés à l’alimentation durable, des outils comme les recettes durables, ainsi que des podcasts diffusés dès cet été. En ce qui concerne le diabète, nous préparons une journée de formation sur ce thème et celui de l’insulinothérapie fonctionnelle. Les innovations sont extrêmement rapides et le besoin de formation réel. C’est dans cette optique que nous avons programmé des sessions sur ces sujets lors du congrès 2023 !

Vous avez eu l’occasion de prendre la parole dans les médias au sujet de la malbouffe, lors de ces derniers mois. Quelle est l’actualité de l’AFDN dans le domaine de l’alimentation saine ?

Rappelons les constats de l’OMS sur l’obésité chez les jeunes européens. Ils sont alarmants, puisqu’un enfant sur trois est atteint de surpoids ou d’obésité, et moins de la moitié consomme quotidiennement des fruits frais ! L’éducation est essentielle dès le plus jeune âge. Et le rôle des diététiciens nutritionnistes est, à la fois, central et transversal. Certains collègues mettent déjà en place des modules d’action et de prévention dans les classes, mais nous œuvrons pour renforcer les moyens d’intervention et les généraliser sur l’ensemble du territoire. La restauration scolaire a également un impact crucial, car elle participe à l’éducation au goût. L’AFDN travaille, auprès des services publics, à la création de postes de « diététiciens scolaires ». Notre modèle et nos cantines sont une chance, mais il est impératif que l’expertise des professionnels de santé diététiciens soit intégrée pour ne pas manquer les objectifs de santé publique.

Quels sont les principaux projets de l’association pour les prochains mois ?

Notre conseil d’administration proposera aux adhérents de se positionner en faveur d’objectifs nouveaux et forts, lors de la prochaine assemblée générale de l’AFDN prévue le 1er juillet. Ils incluront quatre grands axes. Le premier est la promotion de la profession via des actions de communication auprès du grand public, avec la volonté de déconstruire les idées reçues et de lutter contre les pseudo-thérapeutes. Le deuxième axe est la poursuite des travaux sur les enjeux environnementaux, économiques et sociaux de l’alimentation. Le rôle des diététiciens est central, notamment dans les transitions alimentaires en compatibilité avec la santé. Le troisième volet porte sur notre implication dans la formalisation des nouveaux parcours de soins, particulièrement dans la lutte contre l’obésité qui touche 8,5 millions de personnes en France. Nous avons participé à la mise en place du dispositif « Mission : retrouve ton cap », destiné à prévenir le surpoids et l’obésité infantile à travers une prise en charge pluridisciplinaire. Il a été généralisé sur l’ensemble du pays et grâce à l’AFDN, des consultations diététiques sont aujourd’hui remboursables pour les moins de 12 ans. Enfin, le dernier axe vise au développement de partenariats avec les associations de patients, car nous avons beaucoup à apprendre d’eux.