Produits et équipements : les promesses de 2022 !
Quelle est votre analyse de l’année 2022 en matière de tendance alimentaire ?
Après avoir vécu une forme de résistance en 2020 et 2021, avec une consommation statique et où nous avons avancé avec résilience, les consommateurs ont envie de tourner la page, même si la crise n’est pas finie.
Grâce à la vaccination, nous commençons à percevoir le bout du tunnel. Mais les gens n’ont pas vécu cette période de la même manière et les comportements alimentaires auront tendance à se bipolariser et se radicaliser. Je vois émerger deux postures bien différentes, presque opposées.
Vous décrivez un renouveau du fast food et de l’hyperplaisir. Expliquez-nous.
La tendance de l’hyperplaisir, plutôt présente dans les classes populaires, est une forme de réaction à la baisse de la reconnaissance et de la visibilité d’une certaine partie de la population durant cette crise sanitaire.
La crainte de disparaître du paysage devrait engendrer des comportements d’excès, de quantité, d’envie de gras, de sucre, de couleur, de démesure, de ludique, et un retour vers le fast food.
C’est un plaisir à outrance dont on se moque des conséquences. La santé n’est pas un sujet, nous sommes dans le court-termisme, très loin de la frugalité et de la mode du recyclage par exemple.
Attention, cette catégorie peut également être encline à rallier un nouveau gourou, plus radical dans ses comportements alimentaires.
Presque à l’opposé, une population très éduquée en matière de consommation émerge. Pour quelles raisons ?
En effet, une posture élitiste, attirée par la frugalité, la santé, le bien-être, la baisse de la consommation de viande, pourrait caractériser le haut de la classe sociale moyenne. Face à la crise que nous vivons, ces personnes s’inscrivent dans la culture de la régénération, de la réparation de la planète, pour mieux vivre demain, eux et leurs enfants. Elles sont préoccupées par le lien entre les générations et les producteurs.
Cette tendance de la consommation hyper- éduquée et écologiste s’accentue. On fait attention à ce que l’on met dans la tête et dans le ventre d’enfants sages. Nous sommes donc plutôt sur une notion de slow food.
Quels impacts ces évolutions de comportements pourraient-elles avoir sur les innovations alimentaires ?
La haute technologie, avec des machines exceptionnelles, pourrait être portée par l’hyperplaisir. Ce mouvement pourrait aussi permettre le renouveau du packaging coloré, contenant des histoires et facilement « postables » sur Instagram. À l’inverse, des équipements plus écologiques peuvent se développer, qui préservent la santé et le bien-être, ou encore des applis type Yuka pour mieux connaître la composition des produits. Tout en sachant que pour le public plus élitiste, le moins, c’est le mieux !