Étiquetage nutritionnel : l’Anses compare les systèmes SENS et 5-C
L’Anses a procédé à l’étude de la faisabilité de la classification des aliments selon l’algorithme proposé par la Fédération du commerce et de la distribution. Une comparaison avec le système 5-C proposé par le Pr Hercberg, président du PNNS, a montré une concordance globale de ces deux systèmes d’étiquetage nutritionnel.
La loi de santé prévoit que la déclaration nutritionnelle, rendue obligatoire par le règlement européen INCO, puisse être accompagnée d’une expression visuelle complémentaire. Dans cette optique, deux séries de symboles ont retenu l’attention des spécialistes : le système 5-C élaboré par le Pr Hercberg, président du PNNS, et le système SENS, porté par la Fédération du commerce et de la distribution (FCD). La première méthode est un système d’information nutritionnelle coloriel à 5 couleurs qui repose sur le calcul d’un score de qualité nutritionnelle prenant en compte pour 100 grammes de produit l’apport en calories, sucres simples, acides gras saturés, sodium, fibres, protéines et le pourcentage de fruits et légumes. Quant à l’algorithme soutenu par la FCD, « ce système s’appuie sur le système SAIN-LIM décrit dans un rapport de l’Afssa datant de 2008 relatif à la définition de profils nutritionnels pour l’accès aux allégations nutritionnelles et de santé. Il répartit les aliments en quatre classes selon leurs caractéristiques nutritionnelles », explique l’Anses. Des données concernant l’énergie, les lipides, les acides gras saturés, les protéines, le sel (qui devront être indiquées sur les emballages fin 2016) mais également les sucres ajoutés, les teneurs en fruits et légumes, en fibres, en acides gras mono-insaturés, en calcium, en vitamine C ou en acide alpha-linolénique seront utilisées.>
Faisabilité et comparaison
À la demande de la Direction générale de la santé, de la Direction générale de l’alimentation et de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, l’Anses a procédé à une étude de la faisabilité de la classification des aliments selon l’algorithme utilisé par le système SENS et de la comparer au système 5-C modifié. Pour ce faire, l’Agence s’est basée sur les données fournies par l’enquête nationale individuelle de consommation INCA 2, représentative des consommations des Français. Des données de composition ont aussi été fournies par la table Ciqual. 1066 aliments ont ainsi été classés selon les systèmes SENS et 5-C modifié.
La disponibilité des données en question
La faisabilité de ces systèmes a été analysée du point de vue d’un intervenant qui ne disposerait que des données présentes sur l’emballage de l’aliment. Pour les experts, la disponibilité des données restent problématique. « Pour le système SENS, et dans un moindre mesure le système 5-C modifié, la mobilisation des données de composition constitue l’étape limitante », rapportent les auteurs. En effet, l’étiquetage de certaines données n’est pas obligatoire, ces valeurs étant pourtant nécessaires pour classer les aliments. Sept données sont concernées pour le système SENS, deux pour le système 5-C.
Un pouvoir discriminant similaire pour les deux systèmes
Par ailleurs, les résultats issus de la classification des aliments « montre une bonne convergence générale ». « Les classes assignées par les deux systèmes sont fortement corrélées (0,77, tous groupes confondus), avec une très forte signification statistique. Cette corrélation est particulièrement élevée (>0,75) pour les pains, les pâtisseries, les viandes (volailles et gibiers inclus), les œufs et dérivés, les sandwichs, les légumes, les pâtes, semoules, riz et assimilés, les produits laitiers frais et assimilés, les desserts frais non laitiers, les compotes et conserves de fruits », précisent les auteurs de ce rapport. En particulier, les deux systèmes s’accordent sur les aliments extrêmes et les pouvoirs discriminants des méthodes sont proches. Les différences de répartition des aliments au sein des classes d’aliments mais restent ponctuelles. Pour les auteurs, « La comparaison (…) met en évidence une concordance globale (…) sans qu’un pouvoir discriminant supérieur avéré puisse être mis en évidence pour l’un ou l’autre système, compte tenu de leur nombre de classes différent. »
L’Anses précise qu’une analyse comparative de la pertinence en matière de nutrition au regard des enjeux publique, complètera ces données.
Source : Anses
AC