Les bactéries intestinales participent à la régulation de l’appétit
Selon une équipe de recherche de l’Inserm et de l’université de Rouen, les protéines bactériennes sécrétées par les E.coli pourraient être impliquées dans les voies moléculaires utilisées par l’organisme pour signaler la sensation de satiété. En effet, dans un travail dont les résultats ont été publiés dans Cell Metabolism fin novembre, les chercheurs ont observé que les bactéries intestinales (E.coli) produisent des protéines qui influencent l’émission de signaux de l’intestin au cerveau, signaux de rassasiement, vingt minutes après la prise alimentaire. Cet intervalle de temps rappelle celui du temps dont une personne a besoin pour commencer à ressentir la satiété en période post-prandiale.
Les chercheurs se sont aussi penchés sur le profil des protéines bactériennes avant et après le repas. Ainsi, ils ont pu constater que les protéines « rassasiées » d’après repas permettent une réduction des aliments ingérés et qu’elles stimulent la libération du peptide YY, hormone associée à la satiété. Les protéines d’avant repas ont quant à elles étés associée à la production de peptide GLP-1, hormone stimulant la sécrétion d’insuline.
L’étude a été complétée afin de détecter la présence d’une des protéines bactériennes « rassasiées » appelée ClpB dans le sang des animaux. Le résultat suggère un lien entre composition bactérienne et régulation de l’appétit. De plus, ClpB majorerait l’activité neuronale réduisant l’appétit.
« Le microbiote intestinal produit des protéines qui peuvent être présentes dans le sang à plus long terme et qui modulent ces circuits dans le cerveau » ajoute Serguei Fetissov de l’unité mixte de recherche « nutrition, inflammation et dysfonction de l’axe intestin-cerveau » (Inserm/ Université de Rouen). « Les bactéries participent physiologiquement à la régulation de l’appétit immédiatement après l’ingestion d’aliments en multipliant et en stimulant la sécrétion d’hormones de la satiété dans l’intestin », conclut-il.
Source : Inserm